Si vous avez un bébé ou un jeune enfant, il y a de fortes chances que vous l’ayez vu s’endormir en suçant son pouce, le coin de sa couverture ou sa suce (tétine). Cette habitude est entièrement naturelle et n’est pas dommageable au départ. Toutefois, quand elle perdure au-delà de deux ou trois ans, la succion du pouce peut nuire au développement de la bouche et des dents et entraîner divers problèmes. Voici quelques informations préparées par l’équipe des Soins dentaires André Gascon à Laval qui vous aideront à comprendre ce comportement et ses effets potentiels sur la croissance buccodentaire.
Pourquoi les jeunes enfants et les nouveau-nés sucent-ils leur pouce ?
Le réflexe de succion, que le fœtus acquiert au cours du deuxième trimestre de la grossesse, est l’une des nombreuses réponses qu’il développe pendant la gestation. Non seulement cette réaction permet au nouveau-né de se nourrir après sa naissance, mais elle l’aide à se sentir calme et détendu grâce aux endorphines alors sécrétées. C’est pourquoi la succion — du pouce, de la tétine ou d’un objet — les aide à s’endormir plus rapidement. Normalement, ce comportement devrait se perdre graduellement entre 1 et 3 ans, quand l’enfant apprend à gérer ses émotions autrement. Toutefois, il arrive que l’habitude perdure au-delà de 2 ou 3 ans. C’est là que cela devient potentiellement problématique.
Pourquoi la succion du pouce tardive est-elle problématique ?
Les risques pour la bouche et le développement dentaire de l’enfant augmentent s’il continue à sucer son pouce en grandissant. Et ce, parce que ce comportement ralentit le passage du mode de déglutition infantile au mode de déglutition régulière ou adulte. Au lieu de pousser sur le palais lorsque les dents des deux mâchoires se touchent, comme c’est le cas dans la déglutition normale, la langue, dans le mode infantile, se positionne entre les dents supérieures et inférieures. Cette position inappropriée de la langue, de même la poussée du doigt lors de la succion, met une pression indue sur les dents et l’avant de la mâchoire. À long terme, cela crée un déséquilibre des forces musculaires et osseuses pouvant entraîner différents problèmes.
Quelles sont les conséquences concrètes de cette habitude ?
- Une projection anormale des dents supérieures vers l’avant entraînant une malocclusion — béance ou supracclusion — avec le temps ;
- Un effet de « dents de lapins » dû à un positionnement de la lèvre inférieure entre les dents des deux mâchoires ;
- Un développement incorrect de l’arcade dentaire qui mène à un désalignement des molaires, à un articulé croisé — des dents supérieures et inférieures qui se croisent quand la bouche est fermée — ou au chevauchement de certaines dents ;
- Des problèmes d’élocution dus à une malocclusion et à des muscles labiaux anormalement faibles. Ces problèmes peuvent persister au-delà de l’enfance ;
- Une faible estime de soi causée par la mauvaise apparence de la dentition ou par des difficultés à s’exprimer correctement.
Comment enrayer la succion du pouce chez l’enfant ?
Pour prévenir ces effets, il est nécessaire d’éliminer la succion du pouce tardive. Pour ce faire, quelques mesures peuvent être mises en place :
- Retirer graduellement le biberon et la suce dès l’âge d’un an ;
- En cas de persistance de la succion du pouce, développez d’abord des stratégies positives (routine du dodo ludique, retrait progressif de la permission de sucer son pouce ou sa tétine, etc.).
- Si cela ne fonctionne pas, on peut envisager l’usage d’un diachylon sur le pouce ou d’une « teinture » au goût désagréable.
En outre, si votre enfant suce son pouce, demandez conseil à votre dentiste de Laval lors de ses prochains soins dentaires. Il sera d’ailleurs très attentif à la croissance des dents et des mâchoires, et s’assurera qu’elles sont dans la bonne position. En cas d’anomalie, on pourra vous suggérer le suivi adéquat !