On le sait, et on en a déjà parlé : l’alimentation a un effet direct sur la santé buccodentaire. Certains aliments sont nocifs, notamment ceux contenant du sucre, alors que d’autres, comme les fruits et les légumes, contiennent des minéraux et des vitamines bénéfiques. On discute cependant moins de certaines habitudes non alimentaires qui peuvent elles aussi avoir un impact sur l’état des dents, de leur émail et d’autres structures buccales. L’équipe de Dentisterie Laval vous en présente trois ici.
Se ronger les ongles
Aussi appelée onychophagie, cette mauvaise habitude s’acquiert généralement pendant l’enfance. Elle se développe parfois pour des raisons « utilitaires » (elle permet de couper les ongles trop longs et encombrants), mais bien souvent, c’est une réponse au stress. Dans certains cas, cette pratique relève davantage du tic nerveux ou de l’addiction. Peu importe, le rongement des ongles est peu esthétique et il peut mener à des blessures (coupures, ongle coupé trop court, cuticules arrachées, etc.) et des infections. Il peut aussi avoir des conséquences sur la bouche et les dents :
- Des microfractures de l’émail: Les impacts répétés entre les dents et les ongles sont autant de microtraumatismes. Superficiels à la base, ceux-ci peuvent mener à des fractures de l’émail de plus en plus profondes. À force d’onychophagie, cette couche protectrice risque de s’endommager de manière substantielle, ce qui rend les dents plus vulnérables aux caries et plus sujettes à l’hypersensibilité dentinaire (sensibilité au chaud, au froid et à l’acidité).
- Des troubles aux articulations temporo-mandibulaires (ATM) : cette habitude met une pression supplémentaire sur les articulations (articulations de la mâchoire) et plus particulièrement sur les disques articulaires, justement chargés de l’amortir. Ceux-ci peuvent se déplacer et entraîner de la fatigue, voire des douleurs articulaires.
- Des risques d’infection accrus : Les ongles sont peuplés de bactéries. Celles-ci peuvent entrer dans la bouche et attaquer les dents et les gencives.
Mâchouiller des objets
C’est une autre habitude qui se développe généralement pendant l’enfance, mais qui perdure parfois à l’âge adulte. Certaines personnes ont pour réflexe de porter des objets, comme un crayon ou un stylo, à leur bouche et d’en mâchouiller le bout, surtout en période de stress ou d’ennui. Le mâchouillage d’objet ne partage pas que ses origines (un réflexe enfantin pour calmer le stress et l’ennui) avec le rongement des dents, ses conséquences sont similaires. C’est aussi un facteur d’usure prématurée et de dégradation de l’émail en plus d’être une source de bactéries nocives. Notons que cette pratique peut aussi entraîner des coupures des gencives ou des « échardes » buccales, surtout si les objets rongés sont friables.
Se servir de ses dents comme objet coupant
Nos dents sont coupantes et elles sont toujours à notre disposition, ce qui en fait un outil de choix pour ouvrir un sac de croustilles ou couper un morceau de ruban adhésif, notamment. Toutefois, cette utilisation pratique comporte plusieurs risques, semblables à ceux associés aux deux autres présentées ici :
- Des microfractures de l’émail;
- Un bris dentaire plus important : cela survient principalement en utilisant ses dents avec un matériau plus dur;
- Des coupures aux tissus mous : les objets coupés peuvent eux-mêmes devenir tranchants, par exemple un coin de sac de plastique.
En conclusion, ces habitudes sont moins anodines qu’on pourrait le penser. C’est pourquoi il est important d’essayer de les contrôler. Dans les deux premiers cas, des méthodes de gestions du stress peuvent aider en ce sens. Dans le dernier, c’est plus une question d’habitudes et de réflexe à défaire. N’hésitez pas à nous parler de ces habitudes nocives pour les dents lors de votre visite de routine (dentisterie préventive). Nous pourrons vous conseiller et nous prendrons cette information en considération dans nos diagnostics.